J'ai acheté un commodore 64 dit « fonctionnel » via un site d'enchères.
Mais il y avait erreur car il ne fonctionnait pas. Moi qui voulait un C64 fonctionnel maintenant.
Le retourner et jouer aux enchères à nouveau serait bien trop long...
Peut-être avais-je envie de rendre utile le schéma grand format du C64 que
je possédais depuis plusieurs années, ou peut-être avais-je simplement envie d'un défi.
J'ai donc commencé à le réparer tout en négociant pour obtenir un remboursement
qui ferait qu'à la fin j'aie payé le prix d'un C64 « tel quel ».
1. Un problème de soudure
Le schéma, et le circuit du schéma
Une fois le schéma déplié et l'ordinateur ouvert, j'ai vérifié les choses à peu près dans cet ordre:
Retrait et réinsertion des puces non soudées. Ne fonctionne toujours pas.
Alimentation 5v CPU, mémoire, puces de logiques. Tout OK.
Vérification si le CPU reçoit bien un signal d'horloge: Oui.
Vérification du circuit de «reset». Semble OK.
Je remarque qu'il y a une alimentation 5v (+5V CAN) obtenue à partir du signal AC 9v provenant de la source de courant externe. Je mesure: 0 volt. Ah ha!, voilà enfin un problème!
Alors pourquoi l'alimentation 5v ne fonctionnait pas? Simplement à cause d'une soudure
fêlée sur une des broche du connecteur d'alimentation. J'imagine que c'est l'œuvre des forces en jeu
lors du branchement/débranchement du câble à cet endroit qui sont à blâmer.
2. Remplacement de la mémoire vive
Mémoires remplacées
Remise sous tension du C64, je suis plein d'espoir. Dommage, toujours pas d'image. Mais cette
fois, +5V CAN est bon, même qu'un signal vidéo (noir) est généré.
Cette fois, vérification rapide du BUS du CPU et il semble y avoir de l'activité... J'ai à cet
instant soupçonné la mémoire vive et décidé de la remplacer. Cela implique de dessouder les
puces d'origine, installer des «sockets», puis d'y insérer des puces neuves (neuves il y longtemps)
pour voir si cela résout le problème. Il y a 8 puces, c'est long. Je les remplace donc une par une,
en testant à chaque étape, en commençant par les puces qui semblent les moins « propres » (en effet,
bien que les soudures semblent bonnes, les parties des pattes exposées à l'air libre sont couvertes
d'une sorte d'oxyde noir). Mais malgré cet effort de sélection artificielle, ce n'est qu'après avoir
changé la dernière des 8 que le problème est disparu. Quelle chance. Leçon: Ne pas juger
une puce par sa couverture.
3. Image noir et blanc?
LCD: ...et mes couleurs!?
Alors, après la longue opération de remplacement de la mémoire, j'ai enfin obtenu l'accueillant
écran de commodore basic qui indique «READY» sur un beau fond bleu Oh non, quoi
encore pas de couleurs! Et pourquoi l'image «roule» verticalement?
Voyons si passer d'un branchement via le modulateur RF pour un
branchement composite va aider. Cette fois, l'écran LCD affiche du néant,
à l'exception de son beau message « no signal »... Bref, en RF, image noir
et blanc et instable, en composite, pas d'image.
Télé cathodique: Ok!
Juste avant de partir à la recherche de nouveaux problèmes sur la carte électronique, j'ai
soupçonné ma petite télé LCD, et avec raison. En effet, un test rapide en utilisant
une imposante télé à tube cathodique m'a rassuré: Le commodore 64 fonctionnait bien. Mais je n'avais
pas l'intention d'endurer le son aigu de 15 kHz que produit ces appareils (J'ai perdu l'habitude).
Dans la section suivante, la bataille pour convaincre mon écran à cristaux liquides d'afficher
le signal composite du C64.
Video composite et Télé LCD
Premier montage
J'ai regardé le signal composite avec l'oscilloscope, et au début je n'ai rien trouvé
d'anormal. Étant plutôt débutant en la matière, j'ai pensé que le signal était
peut-être trop faible. (En fait, plus tard j'ai cru comprendre que ce n'est pas
si important). J'ai remarqué que l'amplitude du signal diminuait lors du branchement
à la télé. Normal car il y probablement une résistance de terminaison de 75 ohm à
l'intérieur.
J'ai monté un petit circuit basé sur l'IC THS7314DR pour obtenir un gain de 6db. Le signal
à la sortie était fort, mais toujours pas d'image sur mon LCD.
J'ai à répétition modifié le circuit pour tester diverses théories sans succès jusqu'à ce
que j'en arrive à relier la broche GND de mon IC à la sortie d'un potentiomètre. C'était
pour essayer de tronquer le bas du signal et vérifier si en réduisant la profondeur
des impulsions de synchronisation j'obtiendrais un résultat intéressant.
Une profondeur réduite ne sembla pas aider. Par contre, en ajustant minutieusement
le potentiomètre de manière à les effacer presque complètement, tout à coup une image
s'est montrée!
Le signal fonctionnel
L'image obtenue
Signal du C64
Signal du C64
Puisque les impulsions de synchronisation semblaient impliquées, je me suis
intéressé de près à cette partie du signal vidéo. J'ai alors remarqué une
différence dans la forme des impulsions. Comparez le début de la section 'm'
dans la figure 2-2 tirée du standard ITU-R BT.470-6 avec les photos d'ondes à droite:
Croquis
Il semblerait donc que le signal vidéo généré par le C64 ne soit pas tout à fait
conforme au standard, et j'assume que c'est cela qui déplait à mon écran LCD. En revanche,
mon écran cathodique ne s'en soucie guère.
L'expérience qui avait permit l'affichage d'une image n'était pas une solution acceptable car
il fallait ajuster le voltage très précisément, et les composantes se réchauffant avec le
temps, l'image finissait par disparaitre et un réajustement nécessaire.
La prochaine chose que j'ai faite est d'ajouter un séparateur de synchronisation LM1881
pour extraire les tops de synchro du signal composite. La sortie logique de synchro
verticale est acheminée vers un micro contrôleur qui inhibe complètement les impulsions
erronés.
J'ai commencé par faire un logiciel qui ne touchait presque pas au signal. La seule
chose dont il s'occupait était de supprimer l'impulsion incorrecte au début de 'm'
(voir figure 2-2a ci-haut). Et c'est tout ce qu'il fallait pour qu'une image apparaisse
sur la télé. Toutefois, il y avait un peu d'instabilité horizontale. Selon mes tests,
supprimer l'ensemble des impulsion durant la période 'm' stabilisait l'image. Cela
fonctionne bien, mais il serait probablement mieux que le micro contrôleur injecte
les bonnes impulsions afin d'obtenir un signal vidéo conforme. À faire...
En attendant, j'utilise le circuit suivant avec mon C64 et apprécie énormément la qualité
de l'image.
SD2IEC
L'ordinateur n'est pas venu avec un lecteur de disquettes, mais qu'importe, il y a plus pratique.
En effet, il existe maintenant plusieurs produits pour le remplacer par une simple carte SD!
Un inconvénient de SD2IEC est qu'il n'est pas compatible avec certains «fastloaders».
Mais si beaucoup de jeux sont disponibles en version « cracked » avec une option pour désactiver le
fastloader, on m'a dit que pour les démos c'est moins courant. Le SD2IEC ne serait donc pas le meilleur
choix pour les amateurs de démos.
Heureusement SD2IEC permet l'utilisation du fastloader SJLoad
qui réduit énormément le temps de chargement. En combinaison avec
CBM FileBrowser pour une navigation facile des
répertoires et des images de disques. Il suffit de taper quelques commandes: LOAD"!",8 et RUN suivi de LOAD"FB",8 puis encore RUN pour installer SJLoad et démarrer le navigateur de fichiers. («!» est SJLoad et «FB» est le navigateur. Comme il faut les saisir manuellement, il est préférable que les noms soient courts)
SD2IEC
SD2IEC
CBM FileBrowser
Manette SNES
J'utilise parfois mon joystick «Competition Pro», mais j'aime aussi utiliser une manette SNES (car j'ai grandit avec ça)
via mon adaptateur SNES à Atari/Commodore. Comme
les sauts dans plusieurs jeux s'exécutent en pointant le stick vers le haut, les mappings de style 2 et 3 de mon
adaptateurs qui associent le bouton A ou B à cette direction sont bien utiles.
Des jeux
Pour terminer, voici des photos d'écrans de quelques jeux que j'ai essayé.